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9 juin 2011 4 09 /06 /juin /2011 01:20

 

Compte à rebours à Tripoli. Le régime de Mouammar  Kadhafi semble bien avoir entamé le chemin du retour. Long chemin du retour envisagé depuis déjà quelques mois. Long chemin du retour semé de mort et de terreur. Long chemin de retour sur lequel le Guide perd de plus en plus de plumes et d’alliés. Derniers en date, la Russie, au sommet de Deauville et la Chine qui vient d’envoyer un émissaire à Benghazi sans passer par Tripoli. Un signe prémonitoire de plus de la fin plus que probable désormais du régime de Tripoli.

La Chine et la Russie ne sont pas des enfants de cœur en matière de politique internationale. La stratégie des deux membres permanents les plus rétifs du Conseil de sécurité des Nations unies en matière d’intervention dans les affaires intérieures des Etats n’a jamais été en réalité qu’un rideau de fumée. Un rideau de fumée savamment entretenu par une diplomatie duale. Le premier pan tendant à la proclamation de l’opposition à l’ingérence et l’autre cultivant, au mieux des intérêts de chacun des deux Etats, des relations importantes avec des chefs d’Etats devenus des parias de la communauté internationale. En d’autres mots, le soutien apporté à des Etats comme la Syrie, la Côte d’Ivoire, le Yémen, sous le couvert de la non-ingérence et de la souveraine égalité des Etats, est tout-à-fait factice. Elle n’a d’autre buts que de créer et d’entretenir des espaces d’emprise dans des régions du monde dont la Chine et la Russie n’ignorent pas l’importance stratégique et l’utilité d’y avoir une place aux côtés des tout puissants Etats-Unis, France, Grande Bretagne… auxquels les instruments d’influence hérités de l’histoire comme la langue, la culture, la puissance économique donnent une longueur d’avance.

Il est donc aisé de comprendre que le soutien qu’apportaient, il y a quelques jours encore les dirigeants chinois et russes à Mouammar Kadhafi et à son clan était loin d’être désintéressé. Le régime libyen, comme rançon à son retour au sein de la communauté des Etats en 2007-2008 avait largement ouvert les vannes de son économie aux entreprises américaines du secteur pétrolier. Et aux autres. Vu l’appétit vorace de la Chine en matière d’énergie de même que la stratégie russe d’usage de l’arme énergétique, la certitude peut être faite de ce que ces deux Etats n’entendent plus se laisser compter les barils de pétrole à extraire du sol d’une Libye sans doute bientôt débarrassée du Guide. C’est probablement dans cette perspective que le président russe Dmitry Medvedev a ouvertement, au sommet du G8 de Deauville, invité le colonel Kadhafi à quitter le pouvoir et que la diplomatie chinoise a cru bon devoir prendre langue avec les insurgés de Benghazi. Repositionnement tactique dans une crise militaro-politique dans laquelle les deux Etats ont tour à tour tenu le rôle d’alliés passifs de Tripoli, d’alliés vindicatifs et maintenant d’adversaires.

Mais plus qu’une impérieuse nécessité de repositionnement sur la crise libyenne, l’attitude de la Chine et de la Russie donne un signal. Le signal d’un glas qui tinte de plus en plus fort. Le signal d’un decrescendo inexorable. Le signal d’une fin inéluctable. En renonçant à soutenir le Guide Libyen, les dirigeants chinois et russes, si cette volte-face se confirme définitivement, s’en ouvrent sur leur scepticisme sur les capacités de résistance qui restent au régime de Tripoli. Surtout par les temps présents où la capitale libyenne est sous le feu de plus en plus nourri des avions de l’OTAN et où, avec l’entrée en scène des hélicoptères de combat, la guerre se rapproche un peu plus du sol. Les perspectives pour Mouammar Kadhafi sont donc pour le moins sombres et ses chances de conserver le pouvoir réduites.

Il faudra néanmoins sans doute encore du temps, des larmes et du sang avant que « l’aube de l’Odyssée » ne signe le crépuscule du dictateur. Le Guide libyen l’a encore annoncé récemment, il est prêt à mourir « en martyr ». Mourir pour un pouvoir qu’il a tant aimé. Mourir pour des privilèges qu’il a tant chéris. Mourir pour un honneur qu’il a déjà perdu.

 

James-William GBAGUIDI 

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6 juin 2011 1 06 /06 /juin /2011 19:55

 

dominique-strauss-kahn-le-16-mai-2011-au-tribunal-a-new-yor.jpgDominique Strauss Kahn veut danser avec la mort. Danse macabre de l’économiste banni, du politique fini, de l’homme honni. Danse lugubre de celui qui ne veut pas sombrer. De celui dont le dernier espoir réside en cette résistance digne du baroud d’honneur que seuls peuvent lui assurer désormais ses avocats Benjamin Brafman et William Taylor. En plaidant « non coupable » lors de l’audience expéditive de ce lundi 6 juin à New-York, l’ancien patron du Fonds monétaire international prend un risque. Un pari incertain pour la seule chose qu’il peut encore sauver : sa liberté. Un pari dont le gain ne viendra que d’une vaste entreprise de dénigrement de sa présumée victime. Des perspectives plus que nauséeuses.

La procédure judiciaire américaine n’a pas fini de renverser les Français dans leurs sièges. Après les humiliations publiques induites par l’arrestation et les toutes premières audiences de Dominique Strauss Kahn, voici que toute latitude lui est donnée désormais à lui et à ses avocats, pour faire usage de tous les moyens possibles et imaginables à leur disposition afin de démontrer la fausseté des accusations portées contre lui… Et ce ne sont pas les moyens qui peuvent manquer à un homme qui, il y a quelques semaines seulement, était encore considéré comme l’un des plus puissants du monde, potentiellement futur Président de la cinquième puissance économique de la planète. Cette arme, Benjamin Brafman et William Taylor comptent bien en faire usage. Dans le ferme espoir que cela déstabilisera suffisamment Nafissatou Diallo pour qu’elle commette des erreurs fatales.

Tout sera mis en œuvre, tant par la défense que par l’accusation pour constituer et distiller le portrait le plus diabolique possible des deux principaux protagonistes de l’affaire. D’abord, l’accusation voudra démontrer que Dominique Strauss Kahn n’en est pas à sa première frasque avec les femmes, surtout jeunes et belles. Ce qui, à mon avis, ne risque plus d’être extrêmement difficile. En plus sa situation sociale, sa richesse et son opulence pourraient bien également être utilisées contre lui, comme l’argument d’un sentiment de supériorité et de puissance qui ont pu lui faire croire qu’il pouvait disposer impunément du corps de la jeune femme de chambre sans défense et sans le sou. L’exemplarité de la vie de Nafissatou Diallo, dont tous les amis se précipitent d’ailleurs ces derniers temps pour clamer les mérites à la radio et à la télé devrait être également une arme de la bataille judiciaire que le plaider « non coupable » de DSK devrait à terme engendrer.

En face, la défense aura la tâche un peu plus facile. Sur les douze jurés devant décider de la culpabilité ou non de Dominique Strauss Kahn dans cette affaire, il suffit que la défense parvienne à semer le doute dans le cœur de l’un seulement pour que l’accusé soit relaxé. Facile en perspective, mais pour y arriver, la défense devra sortir l’arme abjecte du dénigrement. Tous les aspects de la vie de la femme de chambre du Sofitel Hôtel de New-York seront passés aux cribles. De l’âge auquel elle est supposée avoir eu son premier rapport sexuel à sa relation au sexe, de la raison de son statut de mère célibataire à l’éducation qu’elle donne à sa fille, de son statut social misérable à son rapport à l’argent… Tout, absolument tout ce qui pourra être utilisé pour corroborer le rapport sexuel consenti avec Dominique Strauss Kahn sera utilisé. Et si Nafissatou Diallo a pu commettre dans son passé récent ou ancien la moindre incartade de nature à remettre en doute sa moralité, DSK peut déjà commencer à espérer s’en tirer à bon compte.

Singulière procédure américaine qui commence par ignorer la présomption d’innocence avant de laisser à l’accusation la charge de la preuve. En tout état de cause, les prochains mois, si DSK maintient sa stratégie de défense, seront ceux de grands déballages dont certains peuvent bien être cousus de fil blanc.

Il ne me semble, à moi en tout cas, pas judicieux que l’issue du procès tienne à une bataille de chiffonniers avec le genre d’arguments qu’on nous annonce. N’est-il pas possible, à l’heure actuelle que la communauté peuhle de Guinée dont est issue la plaignante et dont on connait la solidarité, se passe le mot pour présenter aux différents enquêteurs une image totalement, mais faussement immaculée de Nafissatou Diallo ? N’est-il pas également envisageable que les forces de l’argent, au service de la défense de DSK réussissent à détecter des témoins à décharge plus ou moins encouragés à discréditer la présumée victime ? Et ces mêmes pouvoirs d’argent et ces réseaux politico-financiers qui ont pendant de si nombreuses années réduit à quia d’éventuelles plaintes en France contre DSK ne pourraient-ils pas de nouveau entrer en scène ?

L’issue du procès Strauss Kahn, s’il a lieu, risque fort de n’être point celle de la justice et de l’équité. Un puissant homme politique en sortira de toute façon laminé. Au mieux des cas. Sinon, c’est la prison garantie ! Mais une pauvre petite jeune femme africaine, dont tout le tort aura été d’avoir voulu faire son boulot, pourrait en sortir tout autant meurtrie. En supposant qu’elle a dit la vérité jusque-là. Mais, il en est de la justice américaine, semble-t-il, comme de la politique. Il ne faut jurer de rien.

 

James-William GBAGUIDI 

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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 12:49

 

 

Blaise_Compaore.jpegBlaise Compaoré respire. Il semblerait que le Président et Ministre de la Défense burkinabé ait entamé la reprise en mains de ses forces armées nationales après plus de deux mois de mutineries et d’actes de vandalisme à travers le pays. Bobo Dioulasso, pour ce coup-ci, aura servi d’exemple. Fermeté et détermination, et les mutins sont rentrés dans leurs casernes ou y ont été contraints. Il n’était que temps. L’autorité de l’Etat se devait d’être restaurée.

A la lecture des récents événements qui ont touché la société burkinabé dans son ensemble, on en était venu à déceler dans l’air vicié de Ouagadougou une ambiance de fin de règne. Le changement de gouvernement, la prise en mains du portefeuille de la Défense par le Chef de l’Etat en personne, le remboursement accéléré des primes aux soldats mutinés semblaient rien n’avoir réglé. Il ne se passait pratiquement plus de semaine sans que dans l’une des grandes métropoles du pays, une caserne ne se mutine, faute d’une prise en compte diligente des revendications adressées au chef de l’Etat et à la haute hiérarchie militaire. En l’absence de mutineries, ce sont les commerçants, les étudiants et même les magistrats qui ont déjà plus d’une fois battu le pavé. Plus que bruyamment, soldant leurs manifestations par des pillages et des attaques ciblés sur des bâtiments et services publics ou appartenant à des autorités politiques en place.

L’incapacité notoire du Gouvernement et de son chef à mettre l’ordre s’entendaient. Toutes les revendications étaient légitimes. Celles des étudiants et élèves dont les conditions de vie et d’étude sont désastreuses. Celles des soldats, démobilisés et désabusés par la maigreur de leur ordinaire et de leurs soldes.  Celles des commerçants excédés par les mises à sac dont leurs magasins sont de plus en plus souvent l’objet. Celles des magistrats dont l’autorité et l’indépendance n’ont jamais été que mots  de plus en plus vains. Et celles de toute la classe sociale dont les conditions de vie, de travail et surtout d’absence de travail tranchent (de misère) d’avec l’insolente opulence au sommet de l’Etat. Blaise Compaoré ne l’ignorait pas, et c’est sans doute la raison pour laquelle il a été contraint de laisser librement s’exprimer, dans le tohu-bohu généralisé qu’il nous a été donné d’observer, la colère du peuple.

Mais une fois le problème résolu au niveau de la garde présidentielle et des commandos parachutistes, corps d’élite de l’armée nationale burkinabé, le gouvernement avait de nouveau les moyens de mettre le holà. Les mutineries se poursuivaient en effet, gagnant de nouvelles villes, de nouvelles garnisons et occasionnant de plus en plus de déprédations. Que Bobo Dioulasso ait été le lieu principal de la réaffirmation de la puissance publique, c’est moins en raison du traditionnel caractère contestataire de la ville. Cela tient plus du hasard que d’une volonté de sévir justement là, et rien que là. Les militaires Burkinabé en avaient déjà trop fait. Libérer certains de leurs collègues accusés de viols sur mineurs en pilonnant un palais de justice à coups de roquettes, piller systématiquement les commerces, semer la terreur dans les rues, revendiquer primes sur primes… c’en était assez. La mutinerie de Bobo n’a été qu’une occasion de reprendre la main, ne serait-ce que temporairement. Et tant mieux si c’est une grande métropole de ce rang qui en a été l’épicentre.

Reste néanmoins que la restauration définitive de l’autorité de l’Etat burkinabé ne peut passer par une simple reprise en mains des corps d’élite de l’armée et la mise au pas des garnisons militaires. Le malaise social au « pays des hommes intègres » va bien au-delà d’une indiscipline caractérisée dans les rangs des militaires. C’est une crise sociale profonde qui a mené le pays au bord de l’affrontement entre ses fils. Misère et pauvreté en sont le fin nom. Des révolutions ont déjà eu lieu sous d’autres cieux pour bien moins que ça. C’est donc d’une thérapie de choc que le Burkina Faso a besoin. Une restructuration en profondeur du tissu social, un retour aux valeurs jadis prônées par un grand nom d’une grande Afrique, Thomas Sankara. Avant une sortie de scène honorable et définitive pour Blaise Compaoré et son clan. Ce que sous d’autres cieux, pas très loin du Burkina Faso, quelqu’un a appelé « la Refondation », sans vraiment que l’on sache encore s’il en mesure lui-même toute la portée. 

Blaise Compaoré, en tout cas, vient certainement de sauver son régime. En donnant un signal fort à ceux qui comptaient avec une déliquescence de l’autorité de l’Etat. C’est aussi le meilleur moment pour engager les réformes indispensables à un retour du Burkina Faso dans le concert des nations dignes. Mais au pays des hommes plus vraiment intègres, la politique n’a plus tout-à-fait la noblesse du Politique. Depuis bien longtemps d’ailleurs.

 

James-William GBAGUIDI 

 

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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 20:40

adoOn prend les mêmes et on recommence. Guillaume Kigbafori Soro, Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara ont rappelé les fidèles parmi leurs fidèles pour conduire les destinées du pays qui est désormais entre les mains de ce trio « gagnant ». Exit les partisans même les plus modérés de l’ancien Président de la République Laurent Koudou Gbagbo. Les éternels assoiffés du pouvoir qui souhaitaient sous cape encore travailler avec Alassane Ouattara en ont eu pour leur grade. Le FPI n’en voulait pas. Pas tant que les leaders du parti resteraient sous les verrous. Et c’est tout le début du processus de réconciliation que les plus pessimistes des Ivoiriens estiment mal engagé. Plus à tort qu’à raison.

 

Faut-il partager le pouvoir avec ses adversaires pour être certain de bâtir avec eux un nouveau partenariat qui reconstruit la république ? La participation dans un gouvernement d’adversaires politiques déclarés est-elle réellement un gage de réconciliation nationale ? Les questions que pose la formation du nouveau gouvernement ivoirien et l’interprétation qu’en donnent certains observateurs de la vie politique sont pertinentes. La seule expérience de la Côte d’Ivoire suffit pourtant à y apporter un début de réponse. Une réponse que le président par intérim du Front Populaire ivoirien (FPI), Ali Coulibaly a formulé sans ambages quand il a estimé qu’il n’était, à son sens, pas utile de constituer un gouvernement d’union nationale intégrant les forces politiques d’opposition quand on a remporté une élection présidentielle. C’est sans doute ce qui explique son animosité antérieure à l’encontre des Houphouettistes et des forces nouvelles qui ont obligé Laurent Gbagbo à la cohabitation pendant la quasi-totalité de la durée de son règne tant et tant de fois prolongé.

En réalité, la cohabitation, qu’elle soit voulue ou forcée présente d’évidents risques. C’est comme « chauffer un serpent en son propre sein ». Entretenir un bastion d’opposition nourri à la sauce de la République, qui peut, s’il le désire soit torpiller l’action gouvernementale de l’intérieur, soit se démarquer d’une équipe sclérosée et impressionner le peuple par des succès fulgurants. De quoi en définitive prouver que l’opposition qu’elle incarne est la mieux à même de relever les défis auxquels se trouve confronté l’Etat.

Dans le cas de Laurent Gbagbo, la cohabitation était encore plus complexe. Au total, le parti présidentiel comptait moins de membres dans les différents gouvernements que la coalition d’opposition appelée à participer à la gestion des affaires publiques. Même si les hautes fonctions régaliennes restaient contrôlées par les proches du Président de la République.

Alassane Dramane Ouattara, par l’ampleur de la victoire qui lui a été reconnue, n’a pas autant besoin que son prédécesseur de s’entourer d’adversaires. Ce n’est pas pour autant que la voie de la réconciliation en Côte d’Ivoire se trouve plus semée d’embûches que par le passé. Le nouveau président ivoirien a tout lieu de rappeler que le FPI a posé des conditions impossibles à respecter pour accepter de participer à un gouvernement de large ouverture. La libération de Pascal Afi N’Guessan, Simone Ehivet Gbagbo et Laurent Koudou Gbagbo lui-même, ne relèvent plus du ressort du seul chef de l’Etat ou de la seule justice ivoirienne.

La réconciliation des fils de Côte d’Ivoire, si elle ne passe pas par cette voie, qui est, du reste, traditionnellement perçue en Afrique comme la voie de la sagesse, du dialogue et du partage, peut encore passer par de nombreuses autres pistes. Il est temps que les Africains commencent à internaliser l’impérieuse nécessité pour chaque parti ou coalition de partis qui emporte les élections d’exercer pleinement ses nouvelles charges et d’en assumer l’éventualité de l’échec. Si un parti d’opposition exprime le désir de s’associer à l’action gouvernementale, il fait une démarche claire et audible en ce sens et il est désormais évident pour le peuple qu’il adhère au programme d’action du Président élu et en sera tenu pour comptable en fin d’exercice.

Alassane Dramane Ouattara n’a donc pas encore renoncé à réconcilier les Ivoiriens entre eux. Certes, une participation du FPI au gouvernement aurait donné l’impression que les premiers pas en vue d’un retour réel à la paix entre les communautés est en marche. Mais quand on sort d’une crise comme celle qui a meurtri la Côte d’Ivoire, ce n’est pas quelques deux ou trois ministres désignés dans les rangs de l’opposition qui suffiront à panser les plaies béantes ouvertes.

La réconciliation est encore un mot des discours en Côte d’Ivoire. Les actes attendent d’être posés. Et le peuple, de les voir.

 

James-William GBAGUIDI  

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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 00:28

1- Premier Ministre, Ministre de la Défense : Kigbafori Guillaume Soro

2- Ministre d'Etat, Garde des sceaux, Ministre de la Justice : Me Jeannot Kouadio Ahoussou

3- Ministre d'Etat, Ministre de l'Intérieur : Hamed Bakayoko

4- Ministre d'Etat, Ministre des Affaires Etrangères : Daniel Kablan Duncan

5- Ministre d'Etat, Ministre de l'Emploi, des Affaires sociales et de la Solidarité : Gilbert Kafana Koné

6- Ministre d'Etat, Ministre du Plan et du Développement : Albert Mabri Toikeusse

7- Ministre de l'Economie et des Finances : Charles Koffi Diby

8- Ministre de l'Industrie : Moussa Dosso

9- Ministre des Infrastructures Economiques : Patrick Achi

10- Ministre des Mines et de l'Energie : Adama Toungara

11- Ministre de la Santé et de la lutte contre le sida : Thérèse Aya N'dri Youman

12- Ministre de l'Education Nationale : Kandia Camara

13- Ministre de la Fonction Publique et de la Réforme administrative : Gnamien Konan

14- Ministre de l'Artisanat et de la Promotion des PME : Sidiki Konaté

15- Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique : Cissé Ibrahima

16- Ministre de la Production Animale et des Ressources Halieutiques : Kobenan Adjoumani

17- Ministre de l'Agriculture : Coulibaly Mamadou Sangafowa

18- Ministre du Commerce : Dagobert Banzio

19- Ministre de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle : Flindé Albert

20- Ministre chargé des Droits de l'Homme et des Libertés publiques : Coulibaly Gnenema

21- Ministre de la Culture et de la Francophonie : Maurice Bandaman

22- Ministre de la Famille, de la Femme et de l'Enfant : Raymonde Goudou Coffie

23- Ministre de la Communication : Souleymane Diakité Coty

24- Ministre de l'Environnement et du Développement durable : Rémi Kouadio Allah

25- Ministre du Tourisme : Charles Aké

26- Ministre de la Construction, de l'Assainissement et de l'Urbanisme : Mamadou Sanogo

27- Ministre du Sport et des Loisirs : Philippe Légré

28- Ministre de la Poste et des Technologies de l'Information et des Télécommunications : Bruno N. Koné

29- Ministre des Transports : Gaoussou Touré

30- Ministre des Eaux et Fôrets : Clément Bouéka Nabo

31- Ministre de l'Intégration africaine : Adama Bictogo

32- Ministre de la Promotion de la Jeunesse et du Service Civique : Alain Lobognon

33- Ministre de la Promotion du Logement : Mme Niali Kaba

34- Ministre chargé des ex-Combattants et des Victimes de guerre: Mathieu Babaud Barret

35-Ministre de la Salubrité urbaine : Anne Ouloto

36-Ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la Défense : Paul Koffi Koffi

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28 mai 2011 6 28 /05 /mai /2011 23:35

 

Les 26 membres du nouveau gouvernement

 

1- Premier ministre, chargé de la coordination, de l’évaluation de l’action publique et du dialogue social : Pascal Irénée Koupaki

2- Ministre d’Etat chargé de la défense : Issifou Kogui N’Douro

3- Ministre du Plan : Marcel de Souza

4- Ministre délégué chargé de l’intérieur et de la défense : Bénoît Dègla

5- Ministre de l’économie et des finances : Adidjatou Mathys

6- Ministre de l’agriculture : Kater Sabaï

7- Ministre de l’économie maritime et porte-parole du gouvernement : Jean-Michel Abimbola

8- Ministre de l’environnement, de l’habitat et de l’urbanisme : Blaise Ahanhanzo Glèlè

9- Ministre des affaires étrangères, de la francophonie et des Béninois de l’extérieur : Nassirou Arifari Bako;

10- Ministre de la communication : Max Awèkè

11- Ministre de la jeunesse des sports et loisirs : Didier Aplogan Djibodé

12- Ministre de la santé : Dorothée Kindé Gazard 

13- Ministre de la justice : Marie Elise Gbèdo 

14- Ministre de la décentralisation : Edou Raphaèl 

15- Ministre des travaux publics et des transports : Lambert Koty 

16- Ministre de l’enseignement primaire : Eric N’da 

17- Ministre de l’enseignement secondaire et technique : Alassane Soumanou Djimba

18- Ministre de l’énergie de l’eau et des mines : Jonas Gbian 

19- Ministre de la microfinance : Réckya Madougou 

20- Ministre des réformes administratives et institutionnelles : Martial Sounton

21- Ministre de l’enseignement supérieur : François Abiola 

22- Ministre de la culture, du tourisme et de l’alphabétisation : Valentin Djènontin

23- Ministre de l’industrie, du commerce et des pme : Séfou Madina

24-  Ministre de la fonction publique : Kora Zaki Memounatou

25- Ministre chargée des relations avec les institutions : Safiatou Bassabi

26- Ministre de la famille : Fatoumata Amadou Djibril.

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28 mai 2011 6 28 /05 /mai /2011 10:18

Le premier gouvernement de la Refondation (liste partielle)

Premier Ministre : Pascal Irénée KOUPAKI

Ministre d’Etat chargé des affaires présidentielles : Issifou KOGUI N’DOURO ;

Ministre du Plan : Marcel de SOUZA ;

Ministre délégué chargé de l’intérieur et de la défense : Bénoît DÈGLA ;

Ministre des Finances : Adidjatou MATHYS ;

Ministre de l’agriculture : Kater SABAÏ ;

Ministre de l’Economie maritime et porte-parole du gouvernement : Jean-Michel ABIMBOLA ;

Ministre de l’environnement de l’Habitat et de l’urbanisme : BlaiseAHANHANZO GLELE ;

Ministre des affaires étrangères : Nassirou Arifari BAKO ;

Ministre de la Communication : Max AWÈKÈ ;

Ministre de la Jeunesse des sports et loisirs : Didier APLOGAN ;

Ministre de la Santé : Dorothée KINDÉ GAZARD ;

Ministre de la Justice : Marie Elise GBÈDO ;

Ministre de la décentralisation : Edou RAPHAÈL ;

Ministre des travaux Publics et des transports : Lambert KOTY ;

Ministre de l’enseignement Primaire : Eric N’DA ;

Ministre de l’enseignement secondaire et technique : Alassane SOUMANOU ;

Ministre de l’énergie de l’eau et des mines : Jonas GBIAN ;

Ministre de la Microfinance : Réckya MADOUGOU ;

Ministre des Réformes administratives et institutionnelles : Marcel SOUTON ;

Ministre de l’enseignement Supérieur : François ABIOLA ;

Ministre de la Culture : Valentin DJENONTIN

 

Source : Journal Le Matinal

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17 mai 2011 2 17 /05 /mai /2011 06:31

dominique-strauss-kahn_8.jpgDominique Strauss Kahn est grillé. Politiquement et humainement. Le désormais ancien favori de la course à la présidentielle 2012 en France a été touché là où ça fait le plus mal. Que l’on soit un homme public de son rang ou un ordinaire anonyme. Au cœur de son honneur et de sa dignité. Les images d’un homme proscrit, menotté et encadré par deux policiers newyorkais ne viennent pas arranger les choses. Out, DSK ! La puritaine Amérique va se venger de Roman Polanski et de tous les autres potentiels violeurs réfugiés en Europe. La Gauche française peut déjà commencer à reconsidérer ses chances de l’emporter face à Nicolas Sarkozy en mai de l’année prochaine. En attendant, le dernier carré de soutiens veut mettre à jour un complot. Improbable, mais dernier espoir pour le Directeur Général du Fonds monétaire international. Pfff !

Dominique Strauss Kahn est accusé de crime. Après des accusations de légèreté. Le scandale de la Porsche dans laquelle il avait pris place lors d’un  récent déplacement en France, au mépris des règles de bonne tenue en vigueur à Gauche, n’était donc en fait qu’un nano-événement. Le plus dur restait à venir. Venir en quelques heures ruiner définitivement l’irrésistible ascension de DSK depuis l’échec de Ségolène Royale à la présidentielle française de 2002. Sous les traits d’une femme de chambre de l’Hôtel Sofitel de New York qui porte plainte contre le DG du FMI pour séquestration, agression sexuelle et tentative de viol. Rien que ça. Passible aux Etats-Unis d’Amérique d’une peine cumulée de 25 ans de prison.

L’amère potion. Amère pour la France. Qui perd loin de ses terres un de ses plus valeureux spécialistes de l’économie internationale. Qui perd une image de respectabilité et de droiture. Qui écorne son capital en matière de bonnes mœurs. Strauss Kahn n’est peut-être pas la France, mais c’est bien à titre de représentant de la France qu’il dirigeait jusque-là le FMI. Amère potion aussi pour la Gauche française. Atterrée et incapable de réagir. Ayant perdu en une nuit son principal atout dans la conquête du fauteuil présidentiel face à un Nicolas Sarkozy qui se mure dans le silence de la délectation savoureuse. Une Gauche qui voit aussi son image écornée par le comportement présumé d’un homme en qui tous semblaient tout de même, en bout de course, prêts à placer leur confiance. Amère potion enfin et surtout pour DSK lui-même et ses proches. Qui voient une formidable promesse d’avenir se désintégrer par la faute d’une libido à fleur de peau. Pour peu que les faits rapportés jusque-là soient établis.

Néanmoins, dans certains milieux, la formidable volonté de voir DSK se dépêtrer de cette scabreuse affaire, fait couler quelque encre et salive persuadées de la théorie du complot. Peut-être pas à tort. A l’étape actuelle de la restitution des faits, il a été établi que le premier tweet posté sur cette affaire émane d’un webmaster du parti présidentiel en France, vingt minutes à peine après le début des événements. Sans que l’on sache comment la nouvelle est parvenue à l’internaute. Plus troublante encore serait l’hypothèse selon laquelle, la jeune femme de chambre aurait pénétré dans la suite du DG du FMI en la pensant inoccupée et sans s’être rendue compte, malgré la présence d’affaires personnelles, de la probable présence d’un occupant. Pas en tout cas avant que DSK n’ait fait irruption hors de la salle de bain, et que les faits à lui reprochés ne se produisent. De plus, plusieurs témoins auraient vu Dominique Strauss Kahn aller régler ses notes d’hôtel en toute tranquillité, avant son départ, remettant en cause la thèse du départ précipité. Enfin, la rapidité de l’arrestation d’un homme public, couvert pourtant par les privilèges et immunités diplomatiques, fait présager d’un complot envisagé et mis en exécution à un très haut niveau interétatique.

Mais quand on a fini de se bercer de ces illusoires preuves de manipulation et de gloser sur l’invraisemblable, il y a tout de même un inévitable retour à la vérité historique. L’ex-favori de la Gauche française n’en serait pas à son premier coup du genre. En 2002, le FMI ne lui a concédé sa confiance que suite à l’absence de plainte et de preuves de népotisme dans un dossier qui l’avait déjà éclaboussé. Et depuis l’éclosion de la nouvelle affaire DSK, les accusations et les plaintes se multiplient tant aux Etats-Unis qu’en France pour accabler un homme de plus en plus seul. Comme quoi, pour puissants que sont les rois, ils sont ce que nous sommes, de simples mortels, avec nos tares et nos défauts. Dominique Strauss Kahn, tout-puissant Directeur général du FMI l’apprendra à ses dépens si jamais les accusations à son encontre étaient établies : le sexe est le début et la fin de tout… pour ceux qui en ont l’usage facile et prioritaire.

 

James-William GBAGUIDI 

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6 mai 2011 5 06 /05 /mai /2011 01:08

J’espère qu’il aura l’élégance, après cela, de démissionner ! Il a fait la honte de l’institution constitutionnelle en Afrique durant plus de quatre mois. Il a ostensiblement mis le Conseil constitutionnel au service de celui qui détenait les leviers du pouvoir. Paul Yao Ndré est en passe de récidiver. Par une habile pirouette que les hommes de droit savent presque toujours trouver. Ça passe parce que la plupart des gens le voient d’un bon œil. Mais quand même !

« Selon que vous soyez puissant ou misérable, les jugements des hommes vous rendront blanc ou noir. » J’ai coutume de penser, à la lecture de ce type de sentence, de maximes ou de proverbes d’auteurs comme Lamartine, Voltaire, La Rochefoucauld ou en l’espèce La Fontaine, que tout a déjà été écrit. En termes de dictons, proverbes ou pensées justes. Il ne reste à notre génération qu’à s’abreuver. Et apprendre. Face à l’attitude de Paul Yao Ndré, je me convaincs, si cela était encore nécessaire, de la justesse de ma pensée.

Après avoir proclamé élu président de la République de Côte d’Ivoire son ami Laurent Koudou Gbagbo à l’issue du second tour organisé le 28 novembre dernier, le Président du Conseil constitutionnel ivoirien se prépare à déclarer que c’est désormais Alassane Drama Ouattara qui l’a emporté. Entre les deux proclamations, un fait tangible : l’«élu» de Yao Ndré est celui qui exerce déjà le pouvoir. De là à penser que le Conseil constitutionnel ivoirien n’a qu’un rôle superflu, de validation d’acquis fondés sur la force, il n’est qu’un doigt, que j’écrase allègrement. Paul Yao Ndré et ses pairs du conseil constitutionnel font du folklore. Certainement à la demande du camp du vainqueur et sur la recommandation de ceux qu’on a appelé les « elders » en visite récente à Abidjan ou de leurs mandants, ONU et Union africaine.

Il y a sans aucun doute une fonction utile dans l’acte que s’en va poser le conseil constitutionnel. Il va définitivement priver d’arguments ceux qui, sur la base de la proclamation des résultats en décembre 2010, continuaient de considérer que le véritable président de la Côte d’Ivoire, c’est toujours Laurent Gbagbo. A commencer par l’intéressé lui-même et son irréductible épouse. Ensuite, il aura pour fonction de confirmer les résultats sortis des urnes et validés comme tel par les observateurs des Nations unies. Ces résultats qui donnaient Alassane Ouattara vainqueur, et dont l’invalidation en partie par le Conseil, aura fini par changer la donne. Désormais, Alassane Ouattara pourra se prévaloir d’être Chef de l’Etat de Côte d’Ivoire, non seulement en fait, mais aussi en droit. Une cérémonie officielle d’investiture devant le même Conseil constitutionnel étant annoncée.

Néanmoins, il ne me semble pas superflu de relever le burlesque de la situation. Comment comprendre qu’en l’espace de quelques mois, les « Sages », un nom bien mal donné, du Conseil constitutionnel ivoirien puissent proclamer vainqueurs deux candidats différents à la même élection présidentielle ? Pour le coup, l’argument annoncé consiste à se fonder sur les travaux du groupe d’Expert du Panel de l’Union africaine qui, durant près d’un mois, a travaillé sur les résultats et fini par admettre la victoire de l’actuel président. Le caractère supérieur de normes internationales sur les textes nationaux devant servir à corroborer le retour en arrière. Comme si l’irrévocabilité des décisions du Conseil constitutionnel peut être remise en question aussi banalement.

Loin de moi l’idée de contester à Alassane Ouattara le droit d’entourer de toutes les garanties légales un pouvoir qu’il a conquis au forceps. Mais à force de réaliser ce genre d’arrangements avec la légalité constitutionnelle, le nouveau président ivoirien marche dans les plates-bandes de son prédécesseur, qui a démontré à la face du monde son emprise sur les institutions de la République, notamment le fameux Conseil constitutionnel. Gbagbo pouvait ordonner, et Yao Ndré exécutait. Désormais, c’est Ouattara qui ordonne. Et le Conseil accomplit. Les rôles n’ont pas changé. Seulement les hommes. Si cette situation satisfait bien de gens, surtout les partisans d’Alassane Ouattara, elle n’en est pas moins illégale. Elle ne balise pas de la meilleure des façons la voie du retour à la normalité en terre ivoirienne. Sans doute sommes-nous encore dans le temps des accommodements spectaculaires post-conflit.

Quant à Paul Yao Ndré, s’il lui reste un peu de dignité, il devrait, après la prestation de serment du 21 mai à Yamoussoukro, donner purement et simplement sa démission. Car, plus jamais dans la tête des Ivoiriens et nulle part ailleurs dans le monde, son nom ne pourra plus être associé à une décision de justice équitable. C’est ainsi que les cadres africains grillent leur honorabilité et celle de leurs pairs. Après, il se trouvera des gens pour trouver que c’est une cause que ces gens-là défendaient. Une cause pseudo-nationaliste pour une Afrique qui n’en demande pas. Pas ces défenseurs-là !

 

James-William GBAGUIDI

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2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 23:00

C’est bien lui ! Ils l’ont eu. L’ennemi public N°1 des Etats-Unis ne court plus. Dix ans après son plus haut fait d’armes, dix ans après avoir frappé l’Amérique en plein dans son cœur et dans son orgueil, dix ans après les terribles attentats du 11 septembre 2001, Oussama Ben Laden a passé l’arme à gauche. Surpris dans sa retraite dorée pakistanaise, le désormais ex-homme le plus recherché du monde a été abattu par les forces spéciales américaines. Abattu, et jeté à la mer pour que jamais un lieu de pèlerinage ne soit identifié par les fanatiques du réseau Al Qaïda. Revers pour la nébuleuse terroriste. Et victoire pour Barack Hussein Obama. Victoire d’une méthode. Victoire d’un homme. Et promesse de victoire en novembre 2012.

Il n’est jamais très aisé de célébrer la mort d’un homme. Surtout pas en Afrique où l’occasion du passage de vie à trépas est toujours comme celle de l’absolution de toutes les fautes commises ici-bas. Les oraisons funèbres n’ont jamais été que de dithyrambiques, quoique parfois hypocrites, hommages rendus à ceux qui ne sont plus. De peur peut-être que de la nouvelle dimension cosmique où ils se trouvent, ils ne cherchent à se venger. A moins que ce ne soit pour d’autres raisons plus égoïstes. Oussama Ben Laden mort, il n’a pas paru se poser cette équation. Un grand vent d’allégresse et de soulagement déferle sur une partie du monde tandis que l’autre crie au meurtre et au martyr. Pour les premiers, c’est justice qui a été rendue. Il peut maintenant être fait le deuil les victimes des attentats de Nairobi, Dar-es-Salam, Aden, Djeddah, Rabat, Bali, Londres, Manille, Mogadiscio et bien sûr ceux du 11 septembre. Pour les autres, c’est le défenseur d’une cause, le porte-voix d’une lutte, le maître à penser d’une idéologie, qui a été supprimé. Pour ma part, j’eus été curieux de savoir comment auraient réagi ces pseudo défenseurs de causes inconnues si l’un quelconque des membres de leurs familles s’était fortuitement retrouvé dans un des avions du 11 septembre, dans le métro à Londres ou dans une boîte de nuit à Bali au moment d’une de ces terrifiantes explosions. Les plus radicaux sont prêts à me répondre « martyr » et les autres vont bien chercher leurs mots avant de se perdre en conjectures. Jusque dans sa mort, le chef incontesté de la mouvance terroriste Al Qaïda aura divisé les vivants. Opposé les peuples aux peuples, les civilisations aux civilisations, les individus aux individus. Sauf peut-être aux Etats-Unis d’Amérique où sa mort réjouit tout un peuple et en ragaillardit le président.

Barack Hussein Obama n’était sans doute pas prédisposé à y parvenir. Surtout pas dans l’esprit de ceux de ses adversaires et même de ses partenaires qui voyaient en lui un meilleur Chef de cabinet économique qu’un Commandant en chef des armées américaines déployées sur tous les continent dans le monde. On est même allé jusqu’à présenter le déclenchement de l’opération militaire contre la Libye et la participation des forces aériennes américaines comme un faux semblant. Un engagement factice destiné à améliorer l’image « pusillanime » du Président des Etats-Unis d’Amérique. Mais ce que certains ont appelé pusillanimité n’était que stratégie. Une main de fer dans un gang de velours. Une main de fer qui a fini par s’abattre sur le terroriste le plus recherché du monde au moment où presque plus personne ne rêvait ostensiblement de mettre fin à ses nombreux pieds de nez aux troupes les plus aguerries et aux services secrets les plus performants. A la guerre totale, avec des moyens colossaux déclenchée par son prédécesseur, Barack Obama a préféré la stratégie du « smart power ». Et avec son étrange allié pakistanais, la politique de la carotte et du bâton. Avec bien plus de carotte que de bâton.

Ben Laden en a payé le prix. Et c’est tout. La suppression de la menace terroriste qui, depuis plus de dix ans, maintient le niveau d’alerte des services de surveillance du territoire des Etats occidentaux et alliés à un niveau proche du maximum, n’est pas pour autant advenue. Loin de là. En terme opérationnel, le patron d’Al Qaïda s’était depuis bien longtemps déjà, déchargé de ses prérogatives. Et son mouvement avait énormément essaimé. Par sa mort, Oussama Ben Laden déclenche en sus des désirs de vengeance. Par les méthodes qui sont celles du mouvement qu’il dirigeait. Menace qu’il conviendrait de prendre au sérieux. Car il ne paraîtra pas superflu pour un Moudjahidin, par ces temps-ci de sacrifier sa vie pour punir les « mécréants ». Au-delà de tout, celui qui tirera bénéfice de cette mort, j’avais commencé à le dire, sera le Président américain Barack Hussein Obama. Auréolé désormais de l’image d’un chef de guerre méthodique et efficace. Courageux et clairvoyant. Alors que la reprise économique, quoique timide, donnait déjà d’un bilan à mi-parcours une image pour le moins positive. La route vers la Maison-Blanche reste balisée et pavée de succès. Même si certains de ces succès sont aussi lugubres que le cadavre, dix mille lieues sous les mers, d’Oussama Ben Laden.

 

James-William GBAGUIDI

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