Tous des roublards ! Fédération internationale de Football Association (FIFA), Confédération africaine de Football (CAF), Fédération béninoise de Football (FBF), Comité de Normalisation (Conor), protagonistes de la crise du foot au Bénin, etc. Voilà, semble-t-il, une belle bande de félons professionnels. La longue série de scandales qui frappe les institutions faitières et certains de leurs membres est bien là pour le prouver. Et les Béninois, friands d’exemplarité négative quand ils veulent, ne manquent pas, depuis de trop longues années, de jouer leur partition. Sans que l’on puisse dire à quel moment tout cela prendra fin. Et pendant ce temps, ce sont les Ecureuils, les pauvres, qui trinquent.
Je ne suis pas un spécialiste de sport, et surtout pas de ce feuilleton vicieux à rebondissements qui se joue au Bénin. Mais quand les acteurs du mélodrame vous offrent sans discontinuer des épisodes qui tirent du plus scabreux au plus cocasse, il n’est pas de raison que l’on s’interdise de s’y intéresser. Derniers épisodes en date, la mise en perspective du retour imminent aux affaires de Moucharaf Anjorin, perçu par certains comme l’homme par qui advint la descente aux enfers du football béninois et seul candidat enregistré, je ne sais trop comment, dans l’optique de l’élection du nouveau comité exécutif de la FBF en mai dernier ; branle-bas de combat, le Conor censé normaliser le domaine au Bénin en devint le "dénormalisateur", permettez le néologisme ; Justice saisie, Assemblée générale interdite, le Bénin est mis en garde puis suspendu par la FIFA. 31 mai-1er juin 2016, à moins d’une semaine du match de football qui devait opposer l’équipe nationale aux équato-guinéens dans le cadre de la 5e journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations 2017, les acteurs de la crise trouvent un modus vivendi et la justice lève donc son interdiction. La FIFA pourrait donc autoriser le déroulement du match.
Coup de génie du jeune ministre Oswald Homéky qui a rencontré les protagonistes pour leur arracher ce consensus ? Ou prise de conscience collective de ce que le pays a déjà trop souvent payé le prix fort de l’amateurisme et des guerres de tranchées autour du sport-roi au Bénin ? Quoi qu’il puisse en être, je vois déjà d’ici les titres dithyrambiques des journaux béninois, si effectivement la FIFA confirme la levée de sa suspension. Chacun voudra tirer le drap de son côté. Oubliant que ce qui vient d’être réalisé procède d’une manœuvre qui parait instrumentaliser la justice et que la FIFA peut faire mine de ne pas éventer, seulement par mansuétude. En plus, le répit obtenu sera de courte durée.
A un moment ou à un autre, il faudra bien renouveler les instances dirigeantes du football béninois. Et en ce moment-là, ceux qui seront battus ou écartés, auront-ils seulement l’intelligence de laisser les autres faire leurs preuves et leur expérience ? Sans trop bien connaitre le milieu, je devine que non. De l’extérieur, trop de batons peuvent être mis dans les roues de ceux qui sont aux affaires. Anjorin, Attolou, Ahouanvoebla et le fameux Conor m’en diront tant.
On a peut-être sauvé le match de dimanche prochain, que les Ecureuils n’auront donc pas intérêt à perdre s’il est confirmé, et ça c’est une autre paire de manches, mais on est encore loin, très loin d’avoir sauvé le football béninois.
C’est mon opinion, et je la partage.
James-William GBAGUIDI